Présente depuis une dizaine d’années dans les milieux académiques de certains pays anglophones, l’écriture inclusive est de plus en plus utilisée en France.
Certains aspects de cette écriture remontent en fait au moyen âge et vous l’utilisez parfois sans vous en rendre compte.
Il s’agira ici de vous présenter les différents principes de cette écriture et de s’interroger ensemble sur les raisons qui pourraient vous pousser à l’utiliser dans vos communications d’entreprise.
L’écriture inclusive, qu’est-ce que c’est ?
Lorsque l’on dit écriture inclusive, on pense principalement au point médian, puisque c’est lui qui a été le plus médiatisé ces derniers temps. Mais ce point n’est qu’une proposition parmi d’autres.
L’écriture inclusive, aussi appelée écriture épicène ou écriture égalitaire, est une manière d’écrire qui se veut plus respectueuse de la place du féminin (et donc des femmes). Vous la croisez dans la vie de tous les jours, car dire « Madame, Monsieur » au début d’un e-mail, par exemple, c’est de l’écriture inclusive.
Il s’agit d’une écriture non sexiste qui cherche à éviter les discriminations qui passent par le langage.
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Comment appliquer les principes de l’écriture épicène ?
Voici un tour d’horizon des différentes choses que propose l’écriture inclusive.
- Mentionner par ordre alphabétique : ainsi on dira « l’égalité entre les femmes et les hommes » ou « elle et il sont heureux ».
- Mettre au féminin les noms de fonctions et de professions : on dira donc autrice, mairesse, doctoresse, artisane, députée.
- Lorsqu’il s’agit d’un groupe ou d’une personne dont on ne connaît pas le genre, il est bienvenu d’employer le féminin et le masculin. On dira donc «Bienvenus Mesdames et Messieurs».
- Il est aussi possible d’utiliser le point médian pour écrire le féminin et le masculin en un mot (lecteurrice·s, traducteur·rice·s ou auditeur·rice·s), les parenthèses (lecteur(rice)s, traducteur(rice)s, auditeur(rice)s) ou une barre oblique (lecteur/rices, traducteur/rices, auditeur/rices).
- Certains utilisent même des néologismes basés sur les sons produits par la lecture de ces mots, comme les « auditeurices ». Il est aussi possible d’utiliser des pronoms neutre comme « iel », contraction de « il » et « elle » ou « celleux », contraction de « celles » et « ceux ».
- Autant que possible, imaginer des manières neutres d’évoquer les personnes sans avoir à préciser le genre. Vous voulez parler des auditeurs et des auditrices de votre discours ? Dites « l’audience ».
- Vous voulez parler des employés et des employées de votre entreprise ? Dites « le personnel de l’entreprise », etc.
- De la même façon, il n’est pas judicieux de mettre une majuscule à Homme pour parler au neutre. Il convient tout simplement d’utiliser le mot « humain ».
En terme d’accord, l’écriture inclusive propose deux choses.
- L’accord de proximité : préférer accorder les adjectifs et les participes passés avec le nom le plus proche : « Les hommes et les femmes sont belles ».
- L’accord selon le sens : employer le féminin lorsque le groupe est composé majoritairement de femmes : pour un groupe de 99 femmes et 1 homme, on ne dira plus « Ils sont arrivés », mais « Elles sont arrivées ».
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Pourquoi utiliser l’écriture inclusive dans vos communications ?
Faire le choix de l’écriture inclusive peut faire peur. C’est un changement qui n’est pas toujours bien accueilli et certaines enseignes en ont fait les frais, tout comme elles ont pu attirer à elles des vagues de soutiens.
Il est vrai que l’utilisation du point médian est un facteur fort qui montera une prise de position de votre entreprise. Cela peut être parfaitement pertinent en fonction de votre marque.
Cependant, il est aujourd’hui pointé du doigts par les associations de non-voyants car les logiciels de lecture de site internet ne sont pour le moment pas adaptés à cette écriture. Néanmoins, personne ne vous oblige à utiliser le point médian et il n’est pas indispensable pour produire un texte égalitaire : il vous suffit de vous référer aux principes ci-dessus.
L’écriture inclusive est de plus en plus utilisée. Elle a fait la une des journaux avec son entrée dans un manuel scolaire en septembre 2017. Depuis août, le pronom inclusif « iel » est généralisé par Twitter via une mise à jour.
Ce pronom est utilisé par défaut lorsque l’on ne connaît pas le genre de la personne dont on parle, par ignorance ou parce que cette personne est non-binaire ou gender fluid. Le fait que Twitter l’utilise est la preuve qu’il ne s’agit pas d’un mouvement anodin ou communautaire, mais bien que cette écriture tend à être de plus en plus présente.
L’écriture inclusive est bien plus que l’utilisation du point médian et vous pouvez tout à fait l’utiliser dans vos communications au sein de votre entreprise afin de vous exprimer de façon la plus égalitaire possible.
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Cet article a été écrit par Louise LeCourt Richard.