L’écriture inclusive est un thème qui est souvent au centre de discussions vives. Ce style d’écriture également connu comme le langage épicène est de plus en plus dénigré en France.
Il vise à optimiser la visibilité de la femme dans l’écriture, mais est combattu par les adeptes de la langue à l’état pur.
François Jolivet lui-même propose de promulguer une loi qui interdise ce type de langage dans les papiers administratifs.
L’écriture inclusive, c’est quoi ?
L’écriture inclusive est un amas de pratiques visant à gommer les différents éléments du langage qui sont genrés et sexistes.
Ce qui passe par différentes graphies et règles propres à la manière d’écrire le français.
Le but est de revenir sur différentes règles appartenant à la langue et qui empruntent des stéréotypes de genre. Les féministes ont défendu ces règles vers 1970-1980.
Il n’est pas évident de décrire l’histoire de l’écriture inclusive. C’est une expression regroupant diverses modalités qui divisent les tenants de l’écriture inclusive.
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Comment faire pour écrire de manière inclusive ?
Pour écrire de manière inclusive, il faut commencer par retirer les expressions sexistes (Mademoiselle). Cela consiste également à ôter le nom de jeune fille.
Les noms de fonction et de métier sont aussi féminisés. Les mots neutres sont préférés aux noms masculins. On parle plus de droits humains que de droits de l’homme.
Par ailleurs, l’écriture inclusive vise aussi à user du masculin et du féminin dans les messages réservés au public mixte.
Ainsi, à l’oral, on dit plutôt « les anglais et les anglaises » même si les anglaises sont déjà comprises dans les anglais.
Le masculin l’emporte sur le féminin, mais cette pratique, les défenseurs de l’écriture inclusive la remettent en cause.
Certes, le masculin est neutre. Certains optent pour l’accord majoritaire. Ici, l’accord le plus représenté s’en sort vainqueur.
De ce fait, on écrit « Marc et ses quatre filles sont parties » au lieu de « partis ».
Pourquoi faut-il défendre cette pratique ?
Les personnes qui militent pour l’écriture inclusive proposent différents arguments.
L’histoire de la langue fait partie de ces derniers. Ceux qui défendent l’écriture inclusive commencent par rappeler différentes règles. Déjà, ils confirment que le masculin l’emporte sur le féminin.
Sinon, ils prônent également la neutralisation des différentes professions et fonctions en utilisant le masculin. Ainsi, on écrit « Madame le maire ».
Le genre masculin semble plus noble et prévaut contre différents genres féminins. Il semble plus proche des adjectifs que le genre féminin.
L’expérience est le second argument qui est mis en avant. Certes, on dit souvent les infirmières alors qu’on dit aussi les docteurs. De même, on dit spontanément la secrétaire et l’avocat.
Ce qui semble renvoyer à des préjugés.
Ainsi, en parlant d’infirmières et de médecins, on tend à les inscrire dans un inconscient collectif. Ainsi, on finit par croire que médecin est un métier pour homme et infirmier un travail de femme.
Pourtant, cette hypothèse est fausse.
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Quid des reproches des opposants ?
L’écriture inclusive peut aussi nous conduire à nous confondre pendant les conversations.
D’après les opposants, l’écriture inclusive a tendance à rendre l’apprentissage beaucoup plus complexe. Pour d’autres, cette pratique est assez « excluante » surtout avec les « e-s ».
Quand on introduit une spécification sur le sexe, on se retrouve sur une dissociation. Ce qui est contraire à l’inclusion. On systématise l’opposition de genre en essayant de l’annuler.
La nouvelle écriture peut avoir un effet d’opposition des garçons et des filles. Ce qui finit par créer une exclusion pour les deux parties. Cela aggrave les difficultés au sein des petites classes.
L’écriture inclusive : qu’est-ce que cela suscite ?
Intégrer des perspectives dans la langue française a causé de grandes effervescences. Des graphies et des néologismes commencèrent à faire leur apparition.
Par ailleurs, les linguistes proposent de revenir à différentes formes de féminisation qui furent interdites au 18e siècle.
On a dû attendre le 20e siècle pour féminiser les fonctions (professeure, docteure…).
ESBC : quelles sont les stratégies mises en avant ?
Il y a quelques stratégies à utiliser pour profiter d’une écriture lisible et épicène. Il est recommandé de combiner diverses méthodes.
Faire usage d’une formulation neutre
Il est certes envisageable de substituer un mot genré en usant d’un mot neutre. Il est possible d’utiliser des noms neutres pour les noms de fonction, noms collectifs ou encore noms épicènes…
Il est aussi possible d’utiliser les noms épicènes au pluriel. Ainsi, il vaut mieux dire « les bibliothécaires » au lieu d’utiliser « le ou là ».
Il est préconisé de faire usage d’adjectifs épicènes dont « un ou une candidate apte » au lieu de « un candidat compétent, une candidate compétente… ».
Il vaut mieux user des pronoms épicènes dont « une personne » au lieu de dire « un participant, une participante ».
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User de la forme tronquée ou du doublet
Il est conseillé d’utiliser le doublet pour permettre aux femmes et aux hommes d’être visibles dans le texte.
La place des femmes est marquée de manière explicite. Il est préconisé d’user des mots avec une forme féminine qui se reconnaissent aisément à l’oral.
Ainsi, on dit chercheuse au lieu de chercheure.
Sur l’adjectif et l’article
En utilisant l’article au singulier, il est envisageable de doubler l’article. Si c’est un exemple, il vaut mieux choisir une variation des personnes et des genres.
Ainsi, au lieu d’écrire « le journaliste », on écrira « le ou la journaliste ».
Préciser « les hommes et les femmes »
Il est préconisé de parler des hommes et des femmes et d’écrire « les chefs de file, femmes et hommes » au lieu d’écrire « les chefs de file » tout court.
Pourquoi user de l’écriture inclusive dans la communication ?
Choisir l’écriture inclusive est susceptible de faire peur à certaines personnes. En effet, ce changement n’est pas toujours accueilli comme il se doit.
D’ailleurs, de nombreuses enseignes en ont payé les frais.
Certes, faire usage du point médian indique une prise de position à privilégier. Pour une entreprise, cela dépend de la marque.
Toutefois, force est de constater que cette pratique est pointée du doigt par les non-voyants étant donné que les logiciels de lecture ne peuvent encore déchiffrer ce type d’écriture.
Quoi qu’il n’est pas obligatoire de se servir de ce point médian qui n’est pas une obligation pour rédiger un texte égalitaire. Il faudra juste se référer aux règles susmentionnées.
Actuellement, l’écriture inclusive semble gagner du terrain. Dans un manuel scolaire de 2017, elle a été à la une des journaux. A partir d’août, Twitter généralise le pronom inclusif « iel ».
On use de ce pronom quand on ne connaît pas le genre de la personne. Si les réseaux usent de ce pronom, c’est que le mouvement n’est pas anodin.
En utilisant l’écriture inclusive en entreprise, les dirigeants s’assurent de s’exprimer de manière égalitaire.
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Qu’en dit l’Académie Française ?
L’Académie Française prend aussi part à ce débat. Les grammairiens auraient préféré masculiniser la langue et ils, n’ont eu de cesse de le prouver depuis la création de ladite académie en 1634.
En somme, il s’agit d’un acte délibéré. Les mots féminisés ont existé jusqu’au XVIIe siècle et ils ont souvent été employés à côté des formes masculines.
Cette pratique remonte d’ailleurs au Moyen-âge et on disait plutôt auteurs et autrices ou encore professeurs et professeures.
Ce groupe d’hommes a ensuite pris une décision consistant à dire que le masculin l’emporte sur le féminin pour les métiers.
En 1651, l’Académie a décrété que le genre masculin est plus empreint de noblesse. Il prévaut donc seul face à plusieurs genres féminins.
Cette supériorité du mâle sur la femelle fera l’objet d’un enseignement pendant plus de 100 ans. Les élèves doivent saisir ce principe en écrivant.
La circulaire visant à féminiser les noms des métiers a suscité la colère de cette grande académie qui se pense être la seule gardienne de l’usage de la langue.
Elle révoque le masculin générique et pense que les suffixes sont inutiles. Médecin reste donc invariable et il en est de même de « maire ».
Cette position demeurera la sienne jusqu’en février 2019, période à laquelle l’Académie préfère se retirer de ce débat. Elle laisse libre les politiques.
La circulaire d’Edouard Philippe
Lionel Jospin et Laurent Fabius ont pris la décision d’éditer des circulaires prenant partie pour la féminisation des noms de fonction et de métiers au niveau de l’administration.
Pour sa part, Édouard Philippe a préféré une circulaire qui interdit l’utilisation de l’écriture inclusive dans le journal officiel.
Ce premier ministre affirme que le masculin est une forme de neutralité convenant tant aux femmes qu’aux hommes.
Ce n’est pas tout, car il demande à ce que les services étatiques ne fassent pas usage de ce modèle d’écriture.
D’après Eliane Viennot qui est professeur de littérature, cette circulaire était une véritable bêtise. Certes, le premier ministre a pris la décision de réduire l’écriture inclusive à de la graphie.
Elle n’évoque pas le point médian, mais en parle dans des circonvolutions incluant les parenthèses choisies par les administrations et le ministère de l’intérieur.
Cette circulaire n’a aucune valeur contraignante. Sa définition limitative de l’écriture inclusive n’a pas suffi à prohiber l’utilisation des points médians.
Dans les administrations locales et même au niveau des universités, les expressions comme « citoyens.nes, tous.tes » restent d’actualité.
C’est pourquoi, les politiciens de droite qui se basent sur la circulaire d’Edouard Philippe tentent d’interdire l’usage de l’écriture inclusive qu’elle espère réduire au point médian.